Comment est-elle arrivée là ?
Après avoir pensé, rêvé, et réflechi quelques semaines, j'ai fini par comprendre que pour prendre son pied derrière un volant, il ne fallait plus jouer à se faire les nationales la nuit ou les autoroutes avec des plaques masquées d'un scotch noir, mais qu'il fallait se prendre par la main pour tourner sur un circuit.
Alors j'ai commencé à faire les petites annonces, en particulier celles de la FFSA , et j'ai fini par trouver une offre de Martini Mk 63 dans l'Est de la France, à Abreschwiller, merveilleux et calme pays de montagne et de forêts, à l'exception d'un week-end fin Avril où se déroule la course de côte locale, à laquelle participait la fameuse Martini.
J'ai pu faire quelques essais, malheureusement sous la pluie, sur le circuit lorrain de Chambley, et cette monoplace m'alors conquis.
j'en ai donc pris livraison, avec le camion Mecedes 409 D, qui sert de TAC, c'est à dire de Transport- Atelier - Couchettes .
J'ai ensuite modifié le système de conditionnement; Le précédent propriétaire se servait de rampes en bois, et de trois paires de bras, pour faire sortir ( ou entrer dans l'autre sens ) la monoplace en les portant à la main, j'ai transformé les rampes en sorte d'échelle, pour les faire porter par un lève-monoplace spécial, ce qui fait que l'on peut manipuler le tout avec deux paires de bras, et en poursuivant ma réflexion avec l'utilisation d'un treuil dans le fond du camion, je pense que'il sera alors possible de la faire monter ou descendre à une seule personne.
La monoplace est, pour des raisons pratiques, démontée à l'avant, et lorsqu'on la sort, après avoir enlevé le capot avant, elle ressemble un peu à un buggy du désert, avec une treillis de chassis-tubulaire.
Vient ensuite un long travail de préparation, englobant l'environnement et les élements de sécurité. Cela comporte les contrôles de niveau d'huile, les choix de pneumatiques et les pressions, effectuer la charge des batteries ( celle de la monoplace et celle du système-annexe pour démarrer dans le stand ), vérifier le serrage de toute la boulonnerie, notamment au niveau des réglages de trains et suspensions, le montage de l'avant, moustaches et museau.
La commande d'essence se fait en général sur le stand Total dans le paddock, avant d'aller à la station en bord de piste.
Une fois la monoplace prête, le pilote doit alors se préparer et enfiler une tenue homoguée par la FFSA, c'est à dire, chaussettes, tee-shirt, combinaison et bottines ignifugées. De même que plus tard, cagoule, et gants anti-feu, avant de mettre le casque.
On sort la monoplace du stand pour mettre en route le moteur et le faire chauffer tranquillement avant de prendre la piste.
A ce moment là, interviennent parfois des contrôles-surprise, quant à la sécurité et à l'homologuation du matériel, par les représentantes de la Fédération
Viennent alors les serrages de harnais puis les derniers conseils et recommandations du Chef-Mécanicien, et la concentration des derniers instants...
Et lors de l'attente dans le cockpit, et sous la fournaise du soleil, il faut alors faire appel à la Miss au Parapluie...
Maintenant, il s'agit de trouver de trouver la première, de ne pas caler, et de pouvoir s'élancer sur la sortie des stands...
on fait vérifier une dernière fois les pressions des pneus avant de s'élancer... et on profite encore un instant de l'ombre d'un parapluie publicitaire ainsi que d'une petite boisson désaltérante.
Vient alors cette immense impression de liberté, lorsque l'on entame les premiers tours de roues sur la piste du circuit, un peu la même sensation que ressent le navigateur lorsqu'il sort du port et affronte les premiers élements de vagues et de vent, un peu la même sensation que ressent l'alpiniste lorsqu'il se retrouve, seul, livré à lui-même sur une paroi de roches glacées, un peu la même impression que ressent le parachutiste lorsqu'il vient de franchir la porte de l'avion et qu'il se retrouve,seul, dans les airs.
Là, dans la monoplace, on a droit au vent qui vous pousse le casque en arrière, à la force centrifuge qui vous entraîne la tête dans l'extérieur des courbes, à la claque des harnais pourtant tendus à fond, lorsque l'on écrase les freins avant l'entrée d'un virage, mais surtout au hurlement du moteur dès que l'on appuie la petite pédale de droite...
Le chef-chronométrage vient de se mettre en poste, on va pouvoir faire parler les chronos...
Et lorsque les tours de pistes sont effectués, on revient doucement sur la ligne des stands, on passe en roue libre avant de couper le contact devant son box. Puis on enlève le volant avant de sortir de la monoplace.
Ensuite on confie son casque au Chef-manager,
Et on fait appel au responsable technique pour le contrôle des pneumatiques, mais quand on croise la nouvelle repésentante de Bridgestone, là, on a bien envie de laisser tomber Michelin...
Un jour comme aujourd'hui, on reste un moment à l'ombre d'un grand parapluie à jouer avec le feu...
Avant d'aller boire une bonne bière à la buvette, mais là, je crois que c'est trop tard, car je vois les deux serveuses qui quittent le pit-lane...pour aller se faire bronzer dans un coin tranquille... et ....
